Une semaine de repos à Tbilissi ça fait du bien ! Quelques détails sur nos visas, rencontres, chants, visites ainsi que le début de la reprise vers l’Arménie.


La première grosse pause du voyage dans une grande ville se fait dans la capitale Géorgienne ! On a pleins de trucs de prévu, il faut qu’on se repose, qu’on s’occupe du visa Iranien tout en profitant au maximum de la ville et de la culture Géorgienne.

On fonce à l’ambassade d’Iran dès le premier jour. La capitale à vélo, même sans les sacoches, n’est pas facile ! Entre la pollution et les montées/descentes, on se rend compte qu’on va apprécier déambuler à pied dans les rues de Tbilissi. Mauvaise nouvelle, notre numéro d’invitation n’est pas encore arrivé, il faudra revenir deux jours plus tard ! Tant pis, on en profite pour se faire une grande balade dans la ville qui est entourée de jolies collines et traversée par la rivière Mktvari. Déambuler dans les petites rues de la ville c’est à peu près tout ce qu’on a fait de cette semaine. Plutôt que le faire jour par jour, petit résumé de nos coups de cœurs :

  • Balade dans le vieux Tbilissi. Cet endroit est un enchevêtrement de petites ruelles plus ou moins en bon état (en gros les grosses artères sont refaites à neuf et quand on passe derrière, la route devient une piste bossue entourée d’immeubles d’habitation délabrés). Si le quartier est essentiellement touristique, il est vraiment agréable de s'y balader et d’observer les façades et cours intérieurs (notamment les balcons en bois que Cécile adoooore !). Notre coup de cœur va à la petite place de Lado Gudiashvili qui n’a rien d’exceptionnel mais est un véritable havre de paix juste derrière les rues touristiques.
  • Aller aux bains. Tbilissi dispose d’une source chaude naturelle dont l’odeur soufrée n’est pas forcément des plus agréables (mais on s’y habitue) et quantité de bains publiques proposent aux locaux de se baigner dans cette eau chaude. Il faut y aller avec les locaux c’est drôle à condition de ne pas être pudique ! L’option bain privée est également cool et reposante (on s’est fait une p’tite session pour préparer nos guiboles avant de reprendre la route !)
  • Monter voir la mère de Géorgie et prolonger jusque Mtastminda. Si le chemin jusqu’à la mère de Géorgie est parsemé de vendeurs de « fresh juice » qui n’hésiterons pas à vous solliciter à outrance, il vaut le coup pour la visite de l’ancienne forteresse de Tbilissi et le point de vue sur la ville magnifique. L’imposante statue de la mère de Géorgie fait partie du charme de la ville. Le chemin se prolonge jusque Mtasminda sur la colline avec un point de vue encore plus magnifique et un parc d’attraction aux portes de la ville.
  • Se balader dans le quartier de Marijnishivili. Refait à neuf, le quartier commence par une rue très touristique (où on ne manquera pas de vous solliciter pour venir déguster une katchapuri ou boire une bière géorgienne) et il se fini par un quartier vivant et très local, on sent que ça vit pour de vrai par ici, il y a de nombreux commerces et petits restaurants destinés aux Georgiens. Clairement le lieu où l'on dormira la prochaine fois qu'on vient en Géorgie! Le nouveau lieu à la mode s’appelle la « Fabrika », une ancienne grande bâtisse réhabilitée en mode Hipster avec une jolie cour intérieure qui est un lieu de prédilection pour les sorties du soir de la jeunesse de Tbilissi.
  • Visiter les marchés. Le marché au puces est très impressionnant de par sa diversité. La plupart des vendeurs ont l’air de retraités vendant les dernières choses qui traînaient dans leur maison (cela va du tournevis, en passant par les vieilles cartes postales ou encore des meubles et bibelots). On y trouve aussi quelques artistes et objets d’art et également des composants électroniques de l’ère soviétique. Un autre marché un peu plus au nord est assez énorme et plutôt consacré à la bouffe et aux fringues.
  • Visiter la cathédrale et les églises de Tbilissi. Elles sont nombreuses et souvent très jolies (au moins de l’extérieur). Et c'est toujours marrant de voir les géorgiens se signer plusieurs fois à chaque fois qu'ils passent devant une église (et parfois il y a 3 églises dans la même rue!)
  • Manger et boire Géorgien. Tbilissi compte de nombreux endroits où boire un verre, manger une katachpuri, un lobiani (galette fourrée aux haricots rouges) ou encore des khinkali (raviolis à la viande). Gros coup de coeur pour ce restaurant en plein coeur touristique. C'est ICI. On n'a pas vraiment tester la nourriture mais ça vaut le détour rien que pour écouter les sublimes chants géorgiens (concerts tous les soirs).


Bref, on a bien dû marcher 50 km en une semaine et ça a réveillé certains muscles dont nous n’avions plus l’usage sur le vélo ! Tbilissi a été également l’occasion de rencontres. En revenant la deuxième fois à l’ambassade, nous avons croisé Louis, un américain/australien qui voyage un vélo et qui venait tout juste d’avoir son visa après 2 mois et demi d’attente à Tbilissi. Il nous a parlé de cette grande communauté de cyclistes en « hibernation » à Tbilissi pendant l’hiver (faut dire que la Géorgie n’est pas chiante avec les visas, on peut rester 1 an dans le pays sans en avoir besoin !). Via un groupe Whatsapp, cette vingtaine de cyclistes organisait des rencontres dans Tbilissi et échangeait des conseils notamment sur la route de la soie, une aubaine ! Cela nous a notamment permis de rencontrer Peter et Sam qui voyagent eux aussi sur notre route et que nous allons probablement recroiser par la suite.



Au bout de 5 jours dans Tbilissi, nous étions franchement à l’aise avec la ville mais il nous manquait quelque chose. Pas beaucoup de vrais contacts avec les locaux et surtout toujours pas de chants polyphoniques Georgiens !. Un peu amers et dépités, nous décidons de nous reprendre en main et d’aller chercher un endroit où écouter des chants quitte à finir dans un gros restaurant de touristes. Après une journée de repérage dans des théâtres et restaurants, nous optons pour un restaurant assez chic « Puri Sakhli » (maison du pain) qui nous confirme organiser des concerts traditionnels en live le soir. A notre arrivée, c’est une grosse déception, les chanteurs viennent faire une chanson toutes les demi-heure avec un air arrogant plutôt désagréable. Nous sortons du restaurant encore plus dépités qu’à l’entrée. C’est sur la route du retour que nous tomberons sur un petit restaurant avec Lakada, un groupe de musique traditionnelle exceptionnel. Après avoir sympathisé un peu et leur avoir fait part de notre intérêt pour les chants Géorgiens, ils nous inviteront même à venir chanter avec eux ! Quelques minutes de grand plaisir et joie pour nous au point où nous reviendrons le lendemain les écouter.


A Tbilissi on a également appris à cuisiner les fameuses katachapuris qui resterons pour nous l'un des symboles de la Georgie ! C’est Tea, une des hôtesses de notre hostel qui a sympathiquement accepté de nous montrer. On vous donnera la recette dans un autre article.


Après une semaine, nous étions bien reposés et au moment d’aller chercher nos visas, nous trépignons d’impatience de reprendre la route. Nous sommes allés à l’ambassade le mercredi matin avec un petit stress que nos visas ne soient pas prêts et quel soulagement, c’est bon pour l’iran ! ça y est, on reprend nos vélos direction l’Arménie ! La reprise est assez difficile, la sortie en faux-plat montant de Tbilissi nous fait chauffer les cuisses mais ça fait plaisir, on est en pleine forme et vraiment content de reprendre la route ! On retrouve les salutations des villageois à notre passage et nous décidons de chercher un endroit où camper autour de Shulaveri. Un villageois nous propose un toit pour la nuit et nous acceptons gracieusement.


Et là, c'est le drame! On se rend compte qu’on n’a plus l’appareil photo... On le portait en bandoulière et impossible de se rappeler, où est-ce qu’on a pu le poser ou le perdre. On se rappelle bien de la dernière photo que l’on a prise (l’une de ces nombreuses échoppes qui vendent exclusivement de la lessive...on n'a toujours pas compris pourquoi d'ailleurs!), mais impossible de savoir ce qu’il est devenu. Nous laissons nos hôtes pour refaire le parcours en sens inverse mais aucune trace de l’appareil…Nous nous rendons au commissariat pour une déposition et là, une longue, très longue procédure s’entame avec les policiers qui reçoivent notre déposition (aucun ne parle anglais), on passera 3H au commissariat pendant lesquels les policiers nous parlerons plus de vin et de football que de la déposition en tant que telle et on rentrera crevés et un peu honteux de ne pouvoir passer plus de temps avec les gens qui nous ont accueilli pour cette nuit.


Le lendemain, réveil un peu difficile. On a vraiment perdu l’appareil ?! En plus on se rend compte que la réparation faite à Tbilissi n’a pas tenu et que la sacoche d'Edouard est définitivement cassée…Dure reprise…Mais après une réparation de fortune et une heure de route ça va déjà mieux, on relativise, on a du soleil et on se rapproche de la frontière ! On essaie de s’habituer à prendre des photos avec le portable mais les douaniers Arméniens n’apprécient pas et nous demandent d’effacer nos photos du poste frontière. Juste après la frontière, on croise Elias, un espagnol en voyage pendant deux ans qui est parti d’Espagne et compte rejoindre la nouvelle Zélande. Nous l’avions rapidement croisé la veille devant le commissariat mais c’est sympa de pouvoir parler plus longuement ! On décide de faire un bout de route ensemble, lui a aussi prévu d’aller au Lac Sevan.


Retrouvailles avec Elias, cyclo espagnol, à la frontière arménienne!


On l’avait bien vu depuis la Géorgie, l’Arménie cela semblait bien plus montagneux et on n’est pas déçu ! Si la route remonte tranquillement la rivière, nous avons le droit à une succession de montées/descentes assez casse jambes. La bonne nouvelle c’est que la route est fermée au sud d’Alaverdi, il y a donc très peu de circulation et on peut rouler à trois de front à discuter tranquillement. Les paysages sont splendides, un joli équilibre entre montagnes vertes et sauvages et usines abandonnées de l’ère soviétique. 


Sur la route d'Alaverdi


Et pour plus de photos, c'est ICI !


Merci pour tous vos messages et commentaires !!! On les lit tous sans exception et cela nous fait toujours très plaisir !