Deux semaines après le début de notre aventure, nous voici aux portes de la mer noire qui nous sépare de la Géorgie. Nous pensions que le voyage ne commencerait vraiment que là-bas, nous réalisons que nous l'avons déjà bien entamé!


Cologne fut pour nous l'occasion d'une vraie pause. La décision de prendre un train seulement le samedi soir (11 mars) nous a permis de profiter un peu de la ville et surtout de nous réjouir de pédaler sans les sacoches, si léger, si léger!

Nous en avons également profité pour faire nos premières lessives, bénéficier d'un rayon de soleil (enfin!) allongé dans l'herbe et passer un certain temps à chercher un cadenas C&E suite à un autodéfi un peu superstitieux: ouf on ne divorcera pas au milieu du voyage!


On vous laisse trouver le cadenas qui a sauvé notre couple!


Le trajet en train Cologne-Vienne fut sans encombres grâce aux superbes compartiments vélo des trains allemands, aux petits soins du chef de train qui nous a même amené les petits déjeuners au lit! Arrivés à Vienne vers 11h, nous avons immédiatement pris nos billets pour Bucarest. Nous partirons le soir même avec par chance un direct. Malheureusement comme prévu, le train n'a pas de compartiment vélos...Nous décidons de partir profiter tranquillement de la ville et de revenir en avance à la gare pour démonter les vélos et si possible commencer à amadouer les contrôleurs ! La petite balade dans la ville permet à Edouard de découvrir la majestueuse Vienne et les innombrables mémoriaux aux effigies de Sissi et Mozart et à Cécile de se remémorer ses années erasmus!

De retour à la gare, après un démontage des vélos beaucoup plus rapide que prévu, nous attendons impatiemment le train qui finit par arriver moins de 5 minutes avant le départ prévu. Déjà un petit air d'Europe de l'Est avec un train digne des plus vieux ter français et un chef de wagon aux faux airs de mafieux roumains mais qui nous laisse tout de même, sans sourciller, nous démener et monter avec tous nos bagages dans le train. Nous parvenons à caler tant bien que mal les vélos sous les couchettes et empilons les sacoches dans un coin du compartiment. Une fois parti, le chef de train nous a en revanche, bien remonté les bretelles en nous reprochant d'avoir beaucoup trop de bagages...mais en jouant les naïfs ça a fini par passer sans aligner quelques billets comme vus sur des blogs de voyage.


Prêt à prendre le train avec tout notre bardas!


Après 20h de voyage à dormir, lire, dormir, jouer, lire, dormir, lire regarder par la fenêtre...nous finissons par arriver à Bucarest. Accueillis par une pluie diluvienne et des voitures dans tous les sens nous renonçons à visiter la ville et nous sentons un peu déprimés. Mais c'était sans compter le merveilleux accueil de Radu et Madelina un couple contacté via Warmshower qui nous a généreusement accueilli dans leur appartement. Ils nous avaient préparé une chambre et un repas typiquement Roumain à base de soupe d'ortie et de polenta dégustée avec du fromage et de la crème fraîche.

En dehors de ce chaleureux accueil, la Roumanie ne restera pas le coup de cœur du voyage ! On a en effet parcouru en seulement 2 jours les 160km nous séparant de la frontière Bulgare pour échapper au plus vite aux hordes de chiens errants poursuivant les vélos, aux regards pas franchement amicaux des gipsys roumains, aux villages à moitié abandonnés, aux bords de routes couverts de détritus auxquels s'ajoutent un ciel de plomb et le son croassant des corbeaux. Un vrai décor de film d'horreur mais qui, une fois traversé, reste un souvenir poignant qui nous a aussi permis de réaliser que c'est notamment pour ça que l'on voyage à vélo : découvrir aussi ces "no man's land" entre deux zones touristiques ! Et on a conscience que la météo a énormément joué sur le ressenti global. On s'est donc promis de revenir pour découvrir la beauté des Carpates, la sauvage Transylvanie, parcourir la chaleureuse et vivante Roumanie que nous ont laissé apercevoir Radu et Madelina ! 2 jours c'est bien trop peu pour se faire un avis sur un pays !


Radu & Madelina: Encore milles mercis pour l'accueil chaleureux!


Et maintenant, la Bulgarie ! Atteinte après un passage de frontière assez original sur un vieux ferryboat au milieu de camions, nous sommes cette fois-ci accueillie par un rayon de soleil en atteignant Silistra, la ville frontalière, ce qui nous permet tout de suite d'aborder le pays avec une image bien plus positive !

Première journée tranquille, nous nous levons tard et commençons doucement à pédaler en direction de la mer noire. Ambiance ex-URSS garantie avec les panneaux en cyrilliques et les usines abandonnées (ou qui en ont tout l’air !) qui bordent la route. En fin d'après-midi nous décidons de nous mettre en quête d'un bivouac, mais intimidé par les nombreux chiens errants (quoi que pas du tout agressifs comme en Roumanie) nous décidons de demander à des bulgares si nous pouvons planter notre tente dans leur jardin. C'est finalement Nicolays, vieux bulgare ne parlant pas un mot d'anglais, qui nous accueille carrément chez lui ! Une petite maison bien rustique avec un simple trou au fond du jardin en guise de toilettes, mais un accueil adorable, de la bonne vodka (un air d'ex-URSS on vous disait !) et un bon poêle nous permettant de passer la nuit au chaud ! D'autant plus qu'au petit matin surprise : nous découvrons qu'il a neigé durant la nuit !


Petit apéro bière-vodka-saucisse avec Nicolays!


Et c’est reparti direction Varna que nous atteignons en deux jours après de longs toboggans sous la grêle et vent de face avec des camions nous doublant à toute blinde mais également un bon tronçon dans la calme campagne bulgare et avec cette fois-ci du vent de dos ce qui nous permet de rouler tranquillement en apprenant le cyrillique. Nous sommes maintenant très fiers de réussir à déchiffrer tous les panneaux que nous croisons. Ainsi nous comprenons sans problème que CYΠEPMAPKET veut dire Supermarket ou encore qu’un panneau BAPHA indique bien la direction de Varna ! Après une belle montée bien entendue suivi d’une revigorante descente sous le soleil où nous dépassons pour la première fois les 50km/h on découvre non sans émotions la mer noire, l’un des premiers objectifs du voyage que nous devrons ensuite suivre plusieurs jours jusqu’à Burgas.


KИC & ΛOB 4 EBЪP  


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