Nous continuons notre route en Bulgarie, le long de la mer noire. Les paysages montagneux cachent de belles rencontres avant notre ferry vers Batumi en Georgie…

Arrivés à Varna, on s’accorde un peu de temps pour visiter la ville. C’est une ville d’une bonne taille, dynamique et très touristique en été mais pas de chance, c’est dimanche et la plupart des attractions touristiques sont fermées ! Mais arrivés sur le port de Varna, nous apercevons un bateau militaire français bien gardé, nous tentons notre chance et un jeune militaire nous ajoute à la visite de l’après-midi en Français ! Nous avons donc la chance, à 14H, de suivre des marins français à travers les couloirs de la frégate « La Fayette ». Du poste de commande, au hangar à hélicoptère en passant par les lieux de vie, nous avons le droit un bon tour d’horizon du bateau ! 

On retrouve nos vélos en fin d’après-midi pour reprendre un petit bout de route jusque chez Bridget, une anglaise vivant dans les hauteurs de Varna que nous avons contacté via Warmshowers. Un peu la flemme de reprendre la route et surtout il y a un vent de malade ! On a du mal à tenir sereinement sur les vélos et on doit traverser un pont du genre viaduc de Millau (en moins haut) sur une double voie partagée avec les voitures…autant dire qu’on abandonne vite l’idée (le vent de côté nous déstabilise même quand on pousse les vélos !) et on commence à faire du stop. C’est finalement un bus de ligne qui nous emmènera et nous fera gagner pas mal de dénivelé avant de rejoindre Bridget après 7 petits km de vélo (tant mieux on avait la flemme).

Bridget vit dans une maison avec "un portail noir et un mur blanc" que nous avons eu un peu de mal à trouver toutes les maisons ayant des murs bancs et portails noirs! Elle nous propose d’emblée du thé et c’est agréable de pouvoir discuter en anglais. S’enchaine une proposition de diner que nous acceptons franchement, on passe une soirée super sympa à parler Brexit, voyages et Bulgarie. 

Retrouvaille du printemps chez Bridget

La météo du lendemain s’annonce pluvieuse le matin, et même si nous sommes maintenant certifiés waterproof, nous acceptons avec plaisir quand Bridget nous propose d’éviter la pluie dans des sources chaudes à Varna (ça nous détendra les muscles après tous ces tours de pédales). Le lendemain on profite de la source dans une piscine découverte au milieu des immeubles d’habitation type tour en béton communiste et la source d’écoule d’un simple tuyau à près de 60°. Dur dur de repartir après cette journée bien tranquille, on reprend les vélos et, Jo et Mark des amis de Bridget, nous laissent planter la tente près de chez eux à Sadovo. Ils nous accueillent chaleureusement et c’est avec plaisir et admiration que nous écoutons Jo nous raconter leur changement de vie en Bulgarie après un « pétage de cable » à Londres. 

Nous continuons notre petit bonhomme de chemin vers Burgas et c’est après la plus grosse côte depuis le début de l’aventure que nous arrivons à Panitsovo en plein pendant une teuf de retraités. Le soleil est toujours là et nous acceptons avec plaisir le café qu’ils nous proposent. Après quelques moments de discussion où nous insistons pour planter la tente dans le village, c’est Nicolay et Cristinia qui nous accueillent chez eux dans leur petite maison de campagne. Nicolay n’a pas la main legère sur son vin fait maison et nous en profitons bien (enfin surtout Edouard!) ! Cristinia nous prépare un repas des plus copieux avec lequel nous nous régalons. C’est parfois difficile de se comprendre mais les notions d’anglais de Nicolay nous permettent de bien échanger. Nous les quittons le cœur gros (et sans trop la gueule de bois, vive le vin bio !) le lendemain pour partir vers Nessebar.

Nasdravie!

Avant Nessebar nous faisons une halte à Sunny Beach, un espèce d’énorme complexe hôtelier au bord de la mer, franchement c’est un peu déprimant surtout à cette période où tout est vide…Les commerces sont quasiment tous fermés mais c’est cool de visiter un peu la presqu’ile formée par l’ancienne ville de Nessebar. La ville est l’une des plus jolies que l’on ait visité en Bulgarie mais l’ambiance morte nous donne l’impression d’être dans un endroit artificiel où personne ne vit vraiment. Finalement on préfère les petits villages méconnus mais tellement plus vivant!

La vielle ville de Nessebar

On continue le lendemain notre route vers Burgas (on est presque au bout, plus que 30km). On a toujours le droit à un bête de soleil, mais le vent est froid. A l’entrée de Burgas, deux coups de klaxons et le ralenti d’une voiture nous font tourner la tête, c’est Nicolay et Cristinia qui rentrent à Bourgas ! Nous nous retrouvons au milieu d’une entrée d’autoroute à se saluer comme si nous nous étions toujours connus. Ils nous invitent à rester chez eux le soir à Bourgas ! Nous avions, à vrai dire, pas de plan après deux tentatives Warmshowers soldées par des échecs et nous acceptons chaleureusement, très heureux de les retrouver ! Nous passons la journée dans Burgas à visiter et préparer notre départ en ferry du lendemain puis nous les retrouvons. Après avoir laborieusement monté toutes les bagages et les vélos de huit étages via un ascenseur dont la porte ne ferme plus, nous sommes accueillis comme des rois dans leur appartement. Leur fille ainée est venue avec son conjoint et ses deux enfants et c’est donc en famille que nous partageons ce repas bulgare arrosé de raki et vin rouge maison (Nicolay insiste bien sur le fait qu’il faut nous entraîner pour la Géorgie parce qu’il si là-bas on ne boit pas ils nous tranchent la gorge !). 

Le lendemain nous aurons le droit à une Banista préparée par Cristinia pour le petit déjeuner (une espèce de pâte feuilletée remplie de fromage bulgare et absolument délicieuse !). On passe ensuite la journée dans Burgas à errer de bar en parc avant notre Bateau et nous rejoignons le quai vers 17H, le bateau est énorme et après avoir passé les douaniers aux airs de mafieux et payé l’hôtesse du bateau en cash, nous prenons possession de nos quartiers. Le bateau est très confortable, il est prévu pour accueillir près de 400 personnes en couchettes mais à 21h (heure prévue du départ) nous ne sommes que 5 inscrits sur la liste des passagers !

Le lendemain nous nous réveillons toujours à quai ! Le bateau n’est pas parti mais il semble s’être bien rempli au vu du monde que nous croisons au petit déjeuner. La population du bateau est pour l’essentiel composée d’hommes entre 50 et 60 ans, chauffeur routier, n’hésitant pas à ramener sa canette de bière pour le petit déjeuner (on estime la population de passager à 60 avec 2 femmes dont Cécile…). On n’a donc pas trop l’occasion d’échanger avec d’autres passagers  mais cette traversée est l’occasion d’un vrai repos, c’est d’ailleurs la première fois que nous dormons plus d’une fois au même endroit !

Direction Batumi

Ce matin nous nous réveillons et découvrons la perspective de Batoumi à travers le hublot. Après un dernier p'tit dej' et une attente interminable de la douane qui doit monter à bord nous récupérons nos vélos. Les douaniers sont sympa et vont jusqu'à jouer avec le canard-klaxon sur le vélo de Cécile.

Nous y voila...à nous la Géorgie !

Et les photos, c'est LA!