NB : Voilà quelques temps que l’on n’a pas mis à jour le blog faute de temps pour rédiger les articles et le peu de connexion internet des dernières semaines ! Du coup, d’abord un article bien détaillé de nos premiers jours en Iran rédigé il y a déjà quelques temps puis on essayera d’être un peu plus réguliers ! On a même décidé de se mettre à facebook, plus facile pour communiquer les mises à jours et données de petites infos ! --> Cec’ et Ed’ en roue libre !


Nous voilà enfin arrivés sur les terres de l’ancienne Perse : L’Iran ! Un mois pour parcourir ce merveilleux pays où on a pas mal délaissé les vélos afin de pouvoir profiter des richesses touristiques du pays !


On arrive super enthousiastes à l’idée de ce nouveau passage de frontière vers l’Iran. Mise en place du voile obligatoire pour Cécile puis on a le droit à un interrogatoire classique (Nom du père, métier, itinéraire en iran…). Scan au rayons X de toutes les sacoches et hop ! Welcome to Iran !


Superbe route entre la frontière et Jolfa.


On arrive à Noorduz avec un grand sourire et on croise un couple de hollandais voyageant dans un drôle d’engin 4x4 aménagé avec un couple de cyclo, ils nous font un retour merveilleux sur l’Iran, on a hâte ! Et c’est parti direction Jolfa, dans cette vallée de l’Aras absolument magnifique ! On en prend plein les yeux, le mélange des montagnes arides, des vergers et des quelques miradors nous enchante ! Il fait beau et c’est un vrai plaisir de rouler sur cette route peu fréquentée jusqu’à ce que…le vent se lève ! D’impressionnantes rafales nous poussent, des fois dans le dos mais souvent de côté, menaçant de nous pousser au bord du ravin ou sur les quelques voitures qui nous doublent. Nous faisons l’expérience de l’accueil Iranien, beaucoup nous klaxonnent, nous font signe et certains vont jusqu’à s’arrêter pour nous donner des poignées de ces petites prunes vertes, des fruits pas murs dont ils raffolent et d’autres sucreries.


A la recherche du bon spot de bivouac !


Après une trentaine de kilomètres, la fatigue accumulée des derniers jours et surtout ce vent incessant nous obligent à nous arrêter chercher un bivouac. On se tâte pour un verger mais après avoir demandé à des locaux on sent bien que ce n’est pas forcément bienvenu, on se pose donc un peu plus proche de la rivière sur un terrain vague au sol dur mais plutôt sympa. Le vent est impressionnant, on espère que ça va se calmer, autrement on ne va pas passer une très bonne nuit tant il est difficile de s’abriter !

On rencontre à ce moment Ali, qui vient s’occuper de son verger. Il nous invite à l’intérieur de l’unique pièce servant à la fois de salon de thé, de cuisine et d’atelier pour le verger et il nous propose de passer la nuit dans cette pièce. Quel plaisir d’être abrité des bourrasques à déguster un thé à la mode iranienne (il faut tremper le sucre dedans pour le laver et le rendre hallal puis le coincer entre les dents puis siroter le thé brulant). On passe une excellente nuit et on a la surprise de se faire réveiller au petit matin par Ali et sa famille venu partager leur petit-déjeuner ! Trop sympa !


On débarque à Jolfa après avoir roulé 30 petits kilomètres, c’est notre première ville Iranienne ! Le contraste avec l’Arménie est saisissant ! D’innombrables commerces peuplent cette petite ville frontalière et surtout des kilos de fruits et légumes délicieux, on va pouvoir améliorer le quotidien pâtes/oignons arménien ! On passe à la gare pour savoir s’il est possible de partir pour Tabriz le jour même avec les vélos. Après avoir essuyé un premier refus, on réfléchit à nos options devant la gare. Les iraniens sont très aidant et nous apprenons que le bus n’est pas possible mais qu’un taxi pourrait éventuellement le faire mais assez cher. Au bout d’un moment, le chef de la gare vient nous voir et nous informe qu’il n’y a aucun problème pour mettre les vélos dans le train moyennant un petit bakchich. Parfait ! On file se poser dans un parc en attendant, c’est vendredi et les iraniens, fans de pique-nique, ont investis le parc avec tentes et barbecues, on nous pose plein de questions et on nous offre à manger, malgré tous les retours positifs que nous avions eus nous sommes impressionnés par leur générosité !


2H de train et nous arrivons dans cette grande ville de l’ouest Iranien qu’est Tabriz ! Après avoir réussi à laisser les vélos en gardiennage à la gare (hors de question de rouler dans cette grande ville de nuit au vu de la circulation et des quelques 15km qui nous séparent de notre couchsurfer !), on part retrouver notre hôte Parham. Il nous accueille dans son immense appartement et même s’il est déjà tard, il nous propose de rejoindre des amis dans le grand parc de Tabriz. Nous acceptons avec plaisir et découvrons la vie nocturne Iranienne dans ce grand et joli parc. C’est intéressant de discuter avec Parham, qui nous explique les us et coutumes de l’Iran. Cela va des conseils pratiques (ne pas se moucher en public en Iran, c’est très mal vu !) à des discussions plus profondes sur la politique, la religion (Parham est athée, comme beaucoup de ses amis et pas mal de jeunes iraniens que nous rencontrerons par la suite). Il nous proposera même du whisky (en Iran, on rappelle que l’alcool est complètement interdit et être surpris avec de l’alcool est punis de coups de fouet…) ! Le lendemain, Parham nous fera rapidement visiter la ville et notamment le superbe bazar immense et magnifique, avant de nous ramener à la gare où nous arrangeons le transport des vélos et le nôtre pour Téhéran via un train de nuit.


Parham, notre accueillant couchsurfer de Tabriz


L’arrivée à Téhéran à 5h du matin est assez difficile ! Nous attendons 4h nos vélos avant d’avoir enfin une information claire, ils ne seront pas disponibles avant midi ! Nous partons donc nous balader et découvrons une ville gigantesque, grouillante de monde avec un trafic terrible. Avec la fatigue et la chaleur, le choc est assez rude après l’Arménie ! Finalement nous retrouvons nos vélos sans problèmes et c’est parti pour 10km à travers la ville à la recherche d’un hôtel! Sacré aventure de rouler dans Téhéran. Nous empruntons de nombreuses voies de bus où scooters et motos nous doublent en klaxonnant et en nous posant des questions, c’est un peu fatiguant et très sympathique ! Il faut tout de même rester hyper vigilant, les iraniens n’hésitant pas à rouler à contre sens, faire des queues de poissons, s’insérer sans jeter un coup d’œil dans le rétro…


Le lendemain, après avoir fait notre demande de visa turkmène (2h de trajet en métro et à pied pour traverser la moitié de la ville !) et s’être un peu baladé dans la ville pour prendre nos marques, on récupère vélos et sacoches pour retrouver Saeid et Nasi, deux iraniens contactés via Warmshower et qui ont acceptés de nos héberger pour quelques jours ! Leur accueil est incroyable et nous dînons avec eux et leurs amis avant de partir dans un parc pour quelques parties de ping-pong et badminton. Ces quelques jours chez Saeid et Nasi sont vraiment un plaisir et l’occasion de partager autour du voyage à vélo, de l’iran et de la musique (petit duo guitare/tar avec Saeid qui est un incroyable joueur de musique traditionnelle).


Coupe de printemps avant d'aller à l'ambassade du turkménistan: il semblerait que le visa turkmen soit plus facile à obtenir pour les hommes rasés! Aucune information vérifiée mais il est facile de reconnaître les cyclistes qui viennent de passer à l'ambassade! On aura d'ailleurs du mal à reconnaître Elias que l'on retrouvera par surprise deux semaines plus tard à Téhéran juste après son passage à l'ambassade!


Notre prise de conscience du coût de la vie (on va faire pas mal de tourisme sans les vélos ce qui va considérablement augmenter notre budget…) et le besoin de se racheter un appareil photo nous fait réaliser que on va être short au niveau argent en Iran. Le problème est que l’Iran est encore sujet à des sanctions bancaires qui font qu’il est impossible de retirer de l’argent avec une carte mastercard ou visa, le stress ! On commence à chercher des solutions d’abord en appelant l’ambassade qui nous dit qu’il n’y a rien à faire et que notre seule chance est de trouver un expat’ français en Iran et de lui faire un virement contre du cash…merde. On commence donc à chercher un gentil expat’ en appelant, depuis chez Saied et Nazi, des instituts et autres écoles françaises à Téhéran mais ce n’est pas facile. Il y a bien Babak, de l’institut français pour la recherche à Téhéran qui a l’air de bonne volonté et va demander à son entourage pour de l’aide mais bon…dans l’ensemble on le sens pas trop. On va dans le quartier de Ferdowsi pour faire un tour des bureaux de change mais les solutions qu’on nous propose nous semblent un peu louche (photo de la CB envoyée en Malaisie…) et 20% de commission ! C’est hors de question. On récupère une carte Sim Iranienne et on repasse quelques coups de fil. Babak nous dit que c’est bon pour lui et que nous pouvons passer le lendemain à l’institut ! Génial, on a un peu perdu la journée à ces formalités mais bon on a récupéré un peu d’argent et on a pu racheter un appareil photo ! Durant ces quelques jours à Téhéran, on a tout de même eu le temps de profiter de la ville et de visiter quelques endroits touristiques. La visite de l’ancienne ambassade Américaine devenue musée de l’anti-arrogance nous a notamment pas mal marqué. On prend conscience de la haine envers les Etats-Unis et Israël et avons droit à une véritable propagande anti-américaine et anti-sioniste !


Petit aperçu des dizaines d'affiches qui jalonnent le jardin de l'ancienne ambassade américaine à Téhéran.


Mais, si on a la chance de ne pas être américain ou israélien, tous les iraniens jeunes comme vieux, traditionnels ou modernes, sont extrêmement accueillant et prévenant envers les touristes. Ils ont à peu près toujours les mêmes questions (parfois un peu fatiguant à la longue !) : Where do you come from ? Do you like Iran ? What do your family and friends think about Iran ? Ils veulent à tout prix que l’on véhicule une bonne image du pays et ont très peur de ce que nos médias disent de l’Iran en Europe. Du coup on vous le confirme : Jusqu’à maintenant, l’Iran est sûrement le pays où l’on s’est senti le plus en sécurité et où il est le plus facile de voyager ! En tant que Français on a également eu le droit à deux questions supplémentaires : Do you like Marine le Pen ? Is it true that the wife of Macron is 25 older than him ?!


Gros coup de coeur à Shiraz, la cour ultra paisible d'une école coranique cachée au fond d'une ruelle nous permet d'échapper quelques instants à l'animation de la ville


Bref, au bout de 4 jours à Téhéran, nous repartons enfin sur la route pour visiter les fameuses villes mythiques iraniennes. Nous décidons de laisser les vélos chez Saeid et Nazi et de nous balader en bus en raison des distances gigantesques et des déserts à traverser. On commence par Kashan où on apprécie le bazar, les maisons traditionnelles et un petit village où des hordes d’iraniens surexcités viennent fêter la saison de la rose. On descend ensuite vers Shiraz où l’on à la joie de retrouver Antoine et J-M (notre beau-frère et un ami). Ça fait vraiment plaisir de les voir ! C’est la première fois depuis le début du voyage que l’on a l’occasion de passer un peu de temps avec des personnes que l’on connait ! On en profite pour visiter le somptueux site de Persepolis et les magnifiques mosquées de Shiraz. On remonte ensuite vers Yazd, une ville aux portes du désert vraiment agréable. On y rencontre Kares Le Roy, un photographe Français qui nous raconte ses aventures incroyables à photographier les nomades en Iran et en Asie centrale (notamment le côté Afghan de la vallée du Wahan dans les montagnes du Pamir !). Il connait bien l’Iran et quand on lui parle de notre envie d’aller faire un tour dans le désert il n’hésite pas à partager ses bons plans ! Il est aussi fan de « Kilim », les tapis tribaux Iranien, J-M se laissera d’ailleurs tenter par un achat ! Malheureusement on est obligé de renoncer de notre côté, franchement, on ne se sent pas de transporter un tapis sur nos vélos ! Le cœur gros, nous laissons Antoine et J-M à Yazd après 4 jours ensemble pour aller vers Mesr dans le désert. Eux remontent à Ispahan et nous ne les verrons plus ☹

Retrouvailles avec JJ et Tonix !


Omar, un franco-marocain passionné de photo et ami de Kares nous accompagne à Mesr. Nous arrivons dans l’Eco-lodge gérée par Victoire une française et son mari Iranien Mostafa. C’est génial d’entendre leur histoire ! Leur mariage, leur installation à Mesr, les tensions avec les locaux…on parle aussi plus généralement de l’Iran, de la nourriture et du désert, c’est un havre de paix après les quelques jours dans les grosses villes touristiques d’Iran. On file voir le coucher du soleil avec Omar, le désert est incroyable, on adore, Mesr restera une escale inoubliable : hautement recommandé lorsque vous irez en Iran ! Le deuxième soir, Mostafa nous emmène pour une excursion en 4x4, et bim ! Les vraies montagnes russes, il se lance dans un safari à couper le souffle à travers les dunes du désert. On en prend pleins les yeux et découvrons en peu de temps la richesse des paysages désertiques autour de Mesr : dunes de sables, Oasis, plateau rocailleux, rivière de sel.

Selfie désert avec l'ami Omar rencontré à Yazd.


On enchaîne ensuite avec Ispahan, également magnifique. On ne rentrera pas non plus dans les détails, on vous laisse venir en Iran pour découvrir toute la beauté et la richesse de la culture iranienne ! Pour nous, ces derniers jours de tourisme, nous ont tout de même fait réaliser que nos vélos nous manquaient terriblement ! On est un peu partagé entre la joie des belles rencontres faites ces derniers jours, de la magnificence des villes visités et un petit regret d’avoir abandonné nos vélos et de ne plus avoir beaucoup de temps pour rouler en Iran. Malheureusement, les dates du Visa Ouzbek fait il y a trois mois en France nous empêchent de prolonger notre visa iranien pour profiter un peu plus de ce merveilleux pays ! Il nous restera tout de même une bonne semaine pour rouler un peu vers la frontière turkmène et découvrir un peu plus le pays.

Et com' d'hab', plus de photos : ICI !


Sur la place Emam Khomeni, un discours de Rohani se prépare ! Il est temps de déguerpir avant d'être happée par la foule !