Et voilà, après déjà 7 mois sur la route (que le temps passe vite !), on attaque le dernier pays de notre périple. Et pas des moindres ! Devant nous le mystérieux et magnifique Japon que l’on a prévu de parcourir tranquillement pendant 2 mois! Notre première étape est la grande île de Kyushu où l’on restera prêt d’un mois qui passera à la vitesse de la lumière entre de merveilleuses découvertes culinaires et culturelles, des rencontres toujours marquantes mais aussi l’adaptation à un nouveau mode de voyages qui nous change bien de l’Asie Centrale !


La traversée entre Busan et Fukuoka est très semblable à celle entre Vladivostok et Donghae, les Russes en moins ! On arrive vite à Fukuoka après une bonne nuit et un passage de frontière sans problèmes. Bon les douaniers effectueront quand même un dépistage de drogue sur la petite guitare d’Edouard, la barbe doit faire mauvais genre au Japon !


Premier contact avec le Japon...plutôt sympathique !


Notre première impression est d’arriver dans une petite ville après Busan ! Pas de d’immenses gratte-ciel, des rues certes larges mais beaucoup moins de voitures. C’est assez agréable sachant que l’on est quand même dans une des plus grandes villes du Japon ! Les Japonais roulent à gauche et c’est un peu déroutant au début, il nous faudra d’ailleurs plusieurs jours pour nous adapter et des petites frayeurs «Attention Edouard tu roules à contre-seeeens » ! Lorin, un cyclo-randonneur rencontré à Busan et avec qui l’on a partagé moultes bières lors de la traversée en bateau nous emmène vers le centre-ville de Fukuoka où l’on se sépare pour une grosse heure le temps pour nous d’essayer de trouver quelques fringues (Edouard a besoin d’un short, Cécile d’un jean) et surtout des adaptateurs pour les prises qui, pour la première fois depuis le début du voyage, ne sont pas les mêmes qu’en France. Une heure pour se rendre compte que Fukuoka n’est pas une ville si calme que ça ! 5 minutes dans un centre commercial démesuré nous fera vite abandonner l’idée de la session shopping puis on passera une vingtaine de minutes à errer entre les 8 étages du magasin d’électronique à la recherche de notre adaptateur. 20 minutes qui nous laisseront épuisés tant le magasin est surchargé d’informations, de gadgets, de vendeurs criant pour faire la pub de leurs produits, d’écran allumés et bruyant…Bref notre Fnac nationale passe pour une petite quincaillerie de campagne à côté !


On retrouve ensuite Lorin pour aller déjeuner dans un restaurant de Ramen (nouilles en soupe) très populaire au Japon et franchement délicieux. On rejoint ensuite notre hôtel pour y déposer les bagages. Il s’agit d’un hôtel traditionnel (Ryokan) absolument magnifique ! On est complètement surexcité de dormir dans un tel endroit, de découvrir les chambres traditionnelles japonaises avec les sols recouverts de tatamis où l’on étend des futons le soir pour dormir. La chambre est vraiment agréable, avec vue sur une petite cour intérieure magnifique et on a même le droit à des Yakutas (Kimono d’intérieur. En gros une robe de chambre que les clients revêtent aussitôt entrés dans leur chambre et n’hésitent pas à se balader ainsi dans les parties communes !). En attendant la célèbre Florie San qui travaille régulièrement au Japon et doit nous rejoindre dans la soirée, on se prélasse dans nos Yakutas et on profite allégrement des bains communs de l’hôtel.


Petit Ryokan avec Florie !


Vers 19H, on part à la gare accueillir Flore. Le lieu est gigantesque et rempli de monde ! Il y a en fait un gros centre commercial de 10 étages au-dessus du terminal et ça draine pas mal de monde ! Comment retrouver Flore dans ce bordel ?! On finit par repérer le quai d’arrivée du train mais hélas impossible d’y accéder sans ticket. Bon tant pis, on se poste chacun à l’une des deux sorties et on scrute la foule avec nos panneaux de bienvenus à la main. Mais bon, vu le regard des Japonais, ça n’a pas l’air d’être trop la norme ici et difficile d’assumer complètement ! Après une attente un peu plus longue que prévue (Flore nous attendait toute penaude sur le quai où l’on avait prévu de se retrouver, pensant qu’on l’avait oublié avant de comprendre que l’on n’avait pas le droit d’y accéder !) on finit par se retrouver et parler le plus vite possible pour combler ces mois de séparation (si dur, si dur !). On aura également l’occasion de découvrir un peu plus la cuisine japonaise le soir et de bénéficier de l’expérience de Flore en la matière. Vive les repas d’affaires ! Le lendemain on profite tranquillement de la ville plutôt agréable avant de raccompagner Flore à l’aéroport. Une petite session de chants géorgiens devant le terminal nous permettra de rendre moins difficile la séparation !


Oui, Flore était très très triste de nous quitter à l'aéroport de Fukuoka !


S’en suit 20 km de nuit à travers Fukoka et son agglomération pour rejoindre Vincent, un français qui fait un post-doc au Japon et qui nous accueille pour la nuit. On est un peu stressé par la route qui passera finalement bien vite. Après des mois en Asie Centrale on est d’ailleurs stupéfait de découvrir des conducteurs de voitures qui attendent calmement de pouvoir nous doubler en toute sécurité sur une route étroite et sinueuse. Et sans même klaxonner !! En arrivant, nous nous apercevons que Vincent est en compagnie de Diane et Henry, les deux hollandais que nous avions rencontré pour la première fois à Samarcande avant de les recroiser en Corée ! Trop sympa de les retrouver. On passe une excellente soirée tous ensemble et on finira d’ailleurs par rester tous deux jours chez Vincent avant de reprendre la route.


La première région vers laquelle nous nous dirigeons, est une région fameuse pour ses poteries. Notre première étape sera Karatsu, petite ville paisible de bord de la mer où nous nous baladeront quasi seul autour du château qui domine la ville et dans les petites rues de potiers. On est un peu déçu de ne pas voir d’ateliers mais simplement les magasins de ventes. On reste tout de même éblouie par la beauté des poteries bien que les prix nous laissent pantois ! On verra ainsi plusieurs bols à riz vendus à plus de 10000€ !

Premier Bivouac au bord de la mer du Japon à Karatsu.


Le soir approche et c’est notre premier bivouac au Japon. Comme à chaque nouveau pays, on se pose plein de questions, surtout qu’on ne connait pas tellement les règles au Japon à ce sujet. Finalement on trouve ultra facilement un endroit où camper, dans la pinède le long de la plage, magnifique ! On a toilettes et douche (froide certes…) en prime ! Alors qu’on sort les affaires pour préparer le diner, Cécile entonne un Joyeux Anniversaire, avec un gros paquet dans les mains. On est le 26, à 3 jours de l’anniversaire d’Edouard mais là ça commence à être critique…Edouard le déballe…C’est un reblochon ! Bien coulant comme il faut ! En même temps, voilà 3 jours qu’il empeste les sacoches de Cécile après avoir passé plus d’une semaine dans la valise de Flore ! Mais il est encore parfait et on peut cuisiner une grosse tartiflette au réchaud sur une plage japonaise par 25°C : le rêve !!

Okawachiyama : Petit village de potiers encaissé dans les montagnes


La route des villages de potiers continue le lendemain avec la ville d’Imari, un port de pêche qui a joué un rôle déterminant pour l’export de la poterie de la région. On passe surtout du temps dans le petit village d’Okawachiyama encastré au milieu des montagnes, absolument magnifique avec les anciens ateliers de potiers reconvertis en boutique mais qui conservent leurs superbes cheminées. Après avoir passé une bonne partie de la matinée et de l’après-midi dans le village on reprend la route vers une dernière ville également fameuse pour ses poteries : Arita. C’est sans doute la ville la plus importante du trio, où la porcelaine est reine ! On se dirige vers le « Kiln » Kouraku dont la visite nous a été recommandée. Hélas quand on y arrive, c’est déjà fermé…On demande alors si l’on peut camper quelque part dans le coin et le propriétaire des lieux nous propose de dormir dans une petite maison faite de terre ! Une sorte de poterie géante quoi ! On est vraiment reconnaissant, d’autant plus que le lendemain il pleuvra toute la journée et on restera finalement deux nuits dans notre petite cabane. Le Kouraku Kiln dispose de tonnes de vieilles poteries entassées dans des centaines de vieilles caisses à poissons et qu’il vend sous la forme de chasse au trésor : chacun peut acheter un panier pour 5000 Yen (un peu moins de 50€) qu’il peut remplir de ce qu’il trouve d’intéressant dans ce bazar de poterie ! C’est hyper tentant mais franchement sur le vélo pas trop possible…un peu frustrant ! On discutera beaucoup avec Sebastiano, le brésilien qui s’occupe de cette chasse au trésor mais aussi du programme de résidence pour des artistes étrangers qui viennent ici quelques mois. Il nous fera une visite de l’usine franchement passionnante.


Notre maison pour deux nuits : une maison de terre cuite façonnée par le kiln Kouraku.


Arita sera aussi l’occasion de notre premier Onsen, des sources chaudes naturelles dans lesquelles on retrouve la plupart du temps une série de douches à la Japonaise où l’on se douche côté à côté assis face à son miroir, un grand bassin d’eau chaude où se prélasser et bénéficier des bienfaits de la source, parfois également un bain extérieur et un sauna. L’eau d’Arita est particulièrement soyeuse et agréable, c’est vraiment hyper agréable après une journée de vélo !


Prochaine étape, Nagasaki. La route est franchement désagréable étroite et surchargé. On s’était quand même bien habitué à avoir les routes pour nous tous seuls en Asie Centrale et on a vraiment du mal à supporter le bruit des moteurs et les odeurs de pots d’échappement. Le soir, on se dirige vers une petite péninsule au nord de Nagasaki, que l’on a repéré sur la carte et que l’on imagine comme un spot de bivouac parfait et sauvage face à la mer et bien loin du bruit des voitures. Hélas après quelques kilomètres, la route se termine d’un coup face à un grand portail menant à une résidence privée…perdu ! La flemme de faire demi-tour, on pose la tente sur un carré d’herbe à côté du portail, on est dans un cul de sac et on se dit qu’il n’y a pas trop de risque d’embêter des gens. 10 minutes après, un japonais sort du portail, on lui explique qu’on veut camper là. Il n’est pas trop chaud au premier abord mais en lui disant qu’on ne reste qu’une nuit et qu’on ne fera pas de feu il accepte gentiment puis repart. 10 minutes plus tard on le voit revenir avec deux cafés chauds, un grand plat de spaghettis bolo et de petites viennoiseries fourrées au beurre (miam, double ration de beurre !) ! Tellement sympa !


Anniversaire bien Français !


Le lendemain, Cécile prépare une baguette d’anniversaire pour Edouard qui fête ses trente ans avant de repartir vers Nagasaki avec des roues de plomb…On ne gère vraiment pas bien les retrouvailles avec les voitures ! Mais c’est l’anniversaire d’Edouard et on a bien l’intention de profiter de la ville. On commence par  visiter le musée de la bombe atomique, l’endroit parfait pour un jour d’anniversaire... On réalise vraiment ce que les gens de la région ont subi, le musée est vraiment bouleversant et nous permet de mieux comprendre le contexte et surtout les conséquences de cette atrocité qu’est la bombe atomique. C’est un peu surréaliste de prendre notre pique-nique juste en face de l’hypocentre, l’endroit où est tombé la bombe et d’imaginer la ville complètement rasée, autour de nous…

On passe le reste de la journée à se balader dans la ville qui est agréable mais finalement moins intéressante que Fukuoka où on pouvait se perdre dans des dédales de petites rues « typiques ». Et pour fêter l’anniversaire d’Edouard, on finit la journée dans un resto où l’on se gave de sushi et sashimi préparé par devant nos yeux par le maître sushi tout en dégustant un saké traditionnel.


A gauche : Le monument marquant l'hypocentre de la bombe de Nagasaki, A droite : Orgie de Sushi pour fêter l'anniversaire d'Edouard !


Notre route continue ensuite vers Amakusa, une île assez « sauvage » un peu au sud de Nagasaki. Pour y arriver, on aura le droit encore à une route à la circulation bien chargée, franchement désagréable…On fera un stop à la petite ville Balnéaire d’Obama sur la route pour admirer le coucher de soleil sur la mer en profitant d’un bain de pied dans de l’eau de source chaude. Le plus long bain de pieds du monde et oui ! Des dizaines de japonais nous entourent en dégustant les œufs durs qu’ils ont fait cuire dans la vapeur de la source d’eau chaude. On commence à prendre la mesure de la passion des japonais pour les onsen et l’eau chaude, passion que l’on partage allégrement !

Le village d'Obama, au sud de Nagasaki et le bain de pied le plus long du monde !


Après une courte traversée en Ferry, on arrive sur Amakusa. C’est un vrai plaisir de rouler ici où il n’y a quasiment aucun trafic. Les villages de pêcheurs s’enchainent avec une vue magnifique sur la mer et les petites iles autour, ça roule bien, très bien et, en une journée, on arrive vite au port au sud de l’île qui doit nous ramener vers Kyushu. Une petite bière apéro sur le port pour fêter notre première année de mariage puis dîner face à la mer avant de se mettre en quête d’un bivouac…La galère…Les alentours du port ne sont pas très propice au camping…il y a bien un parking « potable » mais un peu visible et surtout juste à côté de la route…Après moultes hésitations, on finit par planter notre maison sur un terre-plein un peu pourri rempli de toiles d’araignée mais finalement plutôt tranquille. On passera une très bonne nuit avant d’être réveillé par le klaxon du bateau de 6H ce qui nous laissera le temps de nous préparer avant de prendre le bateau suivant.



Notre plan était initialement de descendre vers Kagoshima, mais avec la circulation qu’on a eue autour de Nagasaki, on décide de limiter au maximum les abords des grandes villes et on décide de bifurquer tout de suite vers le centre de Kyushu. Une nuit dans un parc public au milieu des maisons de samouraïs à Izumi et c’est parti pour la montagne ! On se tape de belles côtes sur des routes complétement vides, ça fait du bien aux cuissots et on a le droit au passage à des panoramas splendides. Les routes sont parfois si étroites qu’on a l’impression d’être carrément dans la forêt ! Ça grouille de vie ! On verra d’ailleurs plusieurs serpents se la couler douce sur la route pour le plus grand plaisir de Cécile ! On verra également de nombreux aigles gigantesques et de petits crabes vivant dans la forêt ! On découvre également l’amour des Japonais pour les tunnels, ce qui il faut le dire, nous facilite tout de même grandement la traversée du Japon, toujours très montagneux dans les terres. Il y en a partout et certains font près de 3km ! On s’y amuse souvent à chanter lorsqu’on est seul mais quand la circulation est importante on fait pas les malins et on serre les dents en attendant la sortie !

La première étape de cette traversée du centre de Kyushu est Ebino. Cette ville est la porte d’entrée vers le parc de Kirishima et ses jolis volcans. On y passera une nuit à côté d’un stade de baseball. L’endroit paraissait à première vue parfait, calme avec très peu de passage. On y monte donc la tente à la nuit tombée (c’est-à-dire à 18H, il se couche tôt ici le soleil), on s’installe tranquillement pour bouquiner un peu et un peu avant 19H, une première voiture arrive, puis une deuxième puis le parking se rempli d’une trentaine de voitures, les gros spots du stade s’allument : c’est jour d’entrainement ! On nous fait comprendre qu’il n’y a pas de problèmes pour que l’on reste, on aura donc le droit à un petit spectacle sportif avant la montée sur le plateau le lendemain !


Compagnons de route sur les petites routes du centre de Kyushu !


Parce que oui, Kirishima n’est pas dans la vallée, ça serait trop simple ! On gravit 1000m de dénivelé, peut-être les plus raides du voyage avant d’y arriver ! Après avoir salué quelques Coréens qui nous encourageaient à l’arrivée, on va prendre les informations à l’office touristique. Mauvaise nouvelle, le volcan est en niveau d’alerte 2 et on ne peut pas s’y approcher à moins d’1km ce qui fait qu’une grosse partie des chemins de rando sont fermés mais surtout, on sera obligé de faire demi-tour et on ne pourra pas prendre la route prévue initialement pour descendre du plateau…tant pis ! On en profite quand même pour se balader dans cet endroit magnifique où des daims évoluent sans crainte des promeneurs et avec une vue magnifique sur les lacs volcaniques (on apprendra, 1 semaine et demi plus tard que le volcan est entré en éruption, soulagés mais quand même un peu déçu de ne pas y avoir assisté !).  Pour dormir, on pourrait certes aller au camping du plateau, mais à quoi bon lorsqu’un parc public est juste à côté avec un abri, des toilettes et de l’eau potable à disposition. Pas de douche ? Pas de problème, direction le onsen à deux pas pour profiter des douches, sauna et bains d’eau chaude en plein air ! Surtout que les campings japonais sont franchement scandaleux. La plupart sont hors de prix (jusqu’à 40€ par personne !) et parfois même sans douche. Bref, ne comptez pas sur les campings officiels au Japon quand le camping « sauvage (dans les parcs publics) » est si facile.


Kirishima, ses lacs volcaniques et son volcan actif (qui entrera en éruption quelques semaines après notre passage).


Le lendemain on profite de la descente depuis quelques minutes quand BANG ! Le pneu arrière d’Edouard explose ! Le pneu, changé à Almaty, est abîmé sur la tranche, peut-être dû à un défaut, un mauvais réglage des freins ou une sous-pression…On ne saura jamais vraiment. On le change pour le pneu qu’on se trimbale depuis Dushanbé et qui est à moitié déformé à force de le plier dans tous les sens puis c’est reparti pour quelques jours sur des routes sauvages et bien vallonnées jusqu’au mont Aso, cet ensemble volcanique d’environ 20km de diamètre ce qui en fait le plus grand volcan actif du Japon !


Au pied du mont Aso, on a rendez-vous chez Jiro, un Japonais qu’on a contacté via le réseau Warmshower. Jiro est agriculteur bio, il a grandi dans une grande ville du Japon avant de décider de changer de vie et d’aller bâtir sa ferme au milieu de Kyushu. Lui et sa famille nous font un accueil de rois ! Ils sont bien occupés par un événement culturel qu’ils organisent dans le village le week-end où l’on arrive. Cela ne les empêchera de s’occuper un maximum de nous ! C’est un vrai plaisir de découvrir leur vie simple et paisible avec leur trois enfants et Carole, la woofeuse du moment (ils accueillent beaucoup de woofeurs pour aider à la ferme). On les remerciera avec une petite crêpe party à la française avant de les quitter avec un peu de miel frais gentiment offert par Jiro dans nos sacoches !

On reprend la route vers le sommet, l’occasion d’apprécier des paysages un peu différents avec de grands prés où paissent vaches et chevaux – Aso est en effet célèbre pour son lait mais surtout son « basashi » ou sashimi de cheval (on n’a pas testé !). La vue au sommet est splendide et on est intrigué par toutes ces montagnes, au loin, qui sont toutes de la même hauteur avant de réaliser qu’il s’agit des bords du vieux cratère géant, de 20 km de diamètre !


Jiro et sa petite famille nous accueillent au pied du volcan Aso.


On descend de notre observatoire pour franchir cette fameuse barrière de montagnes et découvrir les nombreux villages postés le long du cratère et qui proposent de profiter des quantités de sources d’eau chaude qu’offre la région. A commencer par Kurokawa ! Cette petite bourgade bien tranquille comporte une trentaine d’hôtels de haut standing qui ont tous leur propre Onsen. La bonne nouvelle, c’est que les japonais ayant une véritable passion pour les onsens, il existe un pass à 10€ permettant d’accéder à 3 onsens au choix dans le village ! On en profite bien entendu allégrement. Le premier que l’on choisit, le Ryokan Sanga est absolument splendide, tout en bois avec une attention au détail hallucinante pour que l’hôtel se fonde dans la forêt qui l’abrite, avec la rivière qui s’écoule à côté. Le second, dans des grottes semi-naturelles sera l’occasion d’une grosse session de chants en tout genre. En sortant, on étouffe un peu et on décide de se garder le dernier pour le lendemain. On se fait un petit resto traditionnel de patates sauvages (« yam ») avant de planter la tente derrière l’arrêt de bus de Kurokawa, un peu à l’écart des splendides Ryokan.


Un dernier petit bain avant de reprendre la route !


Le lendemain, un petit tour au rotemburo du ryokan Yamabiko, au bord de la rivière et on est reparti vers Yufuin. On se fera un petit stop sur une Michi-no-Eki (aire de repos) sur la route où on profitera scandaleusement des dégustations de biscuits proposées. En effet, les japonais raffolent de petits biscuits régionaux et en ramènent systématiquement en cadeau dès qu’ils se déplacent quelques part. Et pour notre plus grand plaisir, on trouve en général, dans les boutiques, de petits ramequins qui permettent de gouter avant d’acheter. La route vers Yufuin est agréable et on arrive vite dans cette ville également célèbre pour ses sources d’eau chaudes. On sera un peu déconcerté par la quantité de touristes dans cette petite bourgade où la densité de magasins de sucreries est ahurissante et la question du bivouac se posera vite. On finira par demander dans un temple, où un gentil Japonais nous proposera de dormir sur l’une de ces estrades réservées à la prière. Il nous indiquera même un onsen « mixte » mais Cécile fera vite demi-tour après avoir aperçu une dizaine d’homme dans leur plus simple appareil sans la moindre présence de femme. On passera la nuit la plus dure depuis le début du Japon, l’endroit est parfaitement calme, mais on décide de dormir à la belle étoile laissant la voie ouverte aux nombreux moustiques qui s’en donnent à cœur joie !


Vue depuis "notre" temple, à Yufuin dans lequel nous avons passé la nuit.


Un dernier col le lendemain, et une longue descente nous emmènent vers Beppu, la dernière grande ville de notre parcours sur Kyushu où Riki, notre hôte contacté via Warmshower nous attend. Riki, sa sœur Yuria et sa copine Ann nous font un accueil chaleureux et l’on finira d’ailleurs par rester deux jours chez eux à rigoler, papoter, cuisiner, visiter la ville ! On organisera notamment un gros diner cuisiné tous ensemble à base de Gyozas ! On en raffole, de ces petits raviolis grillés bien épicés que l’on mange après les avoir trempés dans une sauce soja vinaigré. Yuria a vu les choses en grand et on en prépare 150 pour 5 ! Quel plaisir de plier les petits raviolis avant de les faire griller et cuire à la vapeur !


Grosse soirée Gyoza chez Riki, Yuria et Ann qui nous accueillent gentiment à Beppu !


Depuis Beppu, on rejoint la pénisule de Kunisaki, un peu plus au nord, où l’on doit prendre un ferry pour rejoindre Honshu, la grande île du Japon. Cette péninsule, assez sauvage, est l’un des berceaux religieux du Japon. Certains des plus vieux temples du Japon s’y trouvent et on y passera deux petites journées très agréables avant de rejoindre le port de péninsule pour partir vers Honshu.

On aura passé 25 jours inoubliables sur cette merveilleuse île qu’est Kyushu avec un premier aperçu de la riche culture japonaise (que l’on essayera d’approfondir un peu plus dans le prochain article !) , la découverte de ces forêts luxuriantes et de ses côtes escarpées, de belles rencontres…Bref, on a hâte de continuer à découvrir ce pays !


Et pour les autres photos c'est par !