On quitte Kyoto pour notre dernière portion de voyage, à travers les montagnes Japonaises. L’hiver arrive mais les paysages sont toujours aussi splendides…



Le dernier soir, à Kyoto, on se rend compte qu’on serait bien resté une journée de plus histoire de pouvoir préparer tranquillement nos affaires avant de partir et de se remettre un peu de nos longues balades dans Kyoto (oui, oui, la vie de voyageur est très fatigante 😊). On décide donc de demander un jour de rab’ à la guesthouse ce qui ne sera pas possible car elle affiche complet ! Flute alors, on ne se décourage pas pour autant et on décide de rester dans Kyoto pour un bivouac ! Et oui, le Japon est probablement le seul pays au monde où camper dans un parc d’une ville de la taille de Kyoto est possible sans aucun problème ! Bon on avait quand même choisi un petit parc urbain loin des attractions touristiques.


Le lendemain, c’est reparti ! On reprend notre route avec les jambes qui nous démangent et on a de la chance, il ne fait pas trop mauvais. On part vers le nord pour longer le plus grand lac du Japon : le lac Biwa. Après un petit col sous le ciel gris, on a le droit à une après-midi magnifique à longer le lac avec peu de voitures et un coucher de soleil splendide pour notre bivouac le soir.

Le lendemain, on a tout juste le temps de p’tit dej’ et ranger les affaires avant de se faire saucer par la pluie…On passe la matinée à rouler tremper, c’est pas la joie mais on finit par rejoindre l’immense aire urbaine de Tsuruga pour trouver un endroit où s’abriter qui ne sera d’autre qu’un Mac’ do ! Et oui, ils sont bien pratiques ces fast food quand il s’agit de passer un bout de temps au chaud en attendant que la pluie passe ! Et si on aura le droit à quelques accalmies dans l’après-midi, on arrivera quand même bien trempés à la Michi-no-eki visée pour le bivouac du soir.


Oui car, en ce mois de novembre, il commence à faire froid et la pluie n’aidant pas nous nous sommes mis en quête d’abris plus « confort » que nos parcs publics habituels. Et les michi-no-eki, ces petites aires d’autoroutes sont vraiment une aubaine lorsqu’il pleut ! On peut souvent y dormir à l’intérieur ou sous un abri pour la tente. On vous l’accordera, ce n’est pas les bivouacs les plus beaux du monde mais arrivé à cette époque de l’année, il faut trouver des compromis !

Bref, les quelques jours qui suivent seront très marqués par la pluie…Après l’aire urbaine de Tsuruga, on remontera dans les hauteurs pour visiter un joli village de Onsen : Yamanaka Onsen où on se réchauffera dans les bains les plus chauds du voyage (ça sera d’ailleurs un peu frustrant de ne pas pouvoir s’éterniser dans ces bains tant l’air est suffocant). Puis on redescendra vers la côte pour atteindre la grande ville de Kanazawa.

A Kanazawa, on rejoint Adrien, Christelle et Noé des amis en voyage autour du Japon. L’occasion de passer deux journées avec eux: jolis jardins et château, marché au poisson délirant, énormes restos de Sushi et Brochettes (Yakitori), ça fait du bien de se poser un peu et de voir des amis !


Puis on repart, cette fois en direction des montagnes. Ça grimpe vite et on commence à voir de la neige ! C’est magnifique ! Les couleurs d’automne sont encore là et elle se mélangent au blanc de la neige dans un décor somptueux. On arrive vite dans la région de Shirakawa-go et ses splendides maisons aux toits de chaume massifs. La pluie revient nous jouer sur les nerfs et on s’abritera dans un restaurant où le vieux propriétaire adorable nous aidera à nous installer autour d’un gros poêle pour faire sécher nos affaires, trop bien !

Sur la route de Takayama, on ira de michi-no-eki en michi-no-eki et on aura la bonne surprise d’en trouver une avec un onsen juste derrière ! On vous laisse imaginer: vous arrivez congelés à l’endroit où vous aller passer la nuit, il commence à neiger et au lieu de puiser dans vos dernières ressources pour monter la tente et faire à manger, vous vous baignez nus dans une magnifique piscine d'eau brûlante entourés d'un superbe paysage qui blanchi petit à petit. Absolument magique!! On est si bien réchauffé qu'on fini même par s'allonger nus sur les pierres autour du onsen et regarder tranquillement la neige fondre sur nous! On ressort gorgé de chaleur, prêt à installer le campement et à se « cuisiner » un bon repas.


Takayama est une jolie petite ville et ses ruelles au cachet particulier nous enchanterons pendant une journée et demie. On décide ensuite de craquer pour un Ryokan (merci papa et maman!!) , ces fameux hôtels traditionnels qui font vraiment partie de l’ambiance Japon. Le nôtre est situé à 1H de Takayama en bus, le dénivelé et la neige nous dissuaderont vite d’y aller à vélo. On y arrive là-bas dans l’après-midi et on a le temps de profiter d’une petite balade où on aura la bonne surprise de croiser des familles de singes sur la montée.

L’hôtel est splendide, tout est en bois, l’attention portée aux détails est incroyable. Une allée couverte ornée de lanternes nous amène à l’entrée du Ryokan où on laissera nos chaussures pour ne les retrouver qu’au moment du départ. On nous montre notre chambre, on enfile nos Yakutas et c’est parti pour le tour des onsens de l’hôtel. Il y a deux bains « publiques » où hommes et femmes sont séparés et il est possible de privatiser un des trois petits onsens avec douche, bain intérieur et bain extérieur. Enfin, de l’autre côté de la route, l’hôtel dispose d’un onsen extérieur en bord de rivière bref y’a de quoi faire ! C’est magnifique et si paisible…On en profite un max ! Le soir on a le droit à un diner dans une petite salle rien que pour nous avec un petit feu de charbon au milieu sur lequel on fera griller quelques brochettes. On ne sait pas où donner de la tête devant la myriade de petits plats et on aura déjà le ventre bien rempli lorsqu’on attaquera le plat de résistance, un Sukiyaki (fondue Japonaise) au Bœuf d’Hida. Le lendemain, après une merveilleuse nuit, un bon petit dej’ et un bain chaud, on reprend le bus pour retrouver nos vélos à Takayama.


On avait initialement prévu de continuer vers les montagnes par Kamigochi, mais la route est fermée par la neige…On change nos plans pour se diriger vers le Mont Fuji avec un passage le long de la Nakasendo, un ancien itinéraire reliant Kyoto et Tokyo. L’occasion de s’arrêter dans les jolis villages de Tsumago et Magome, deux anciens comptoirs prospères de cette célèbre route mais devenu un petit peu trop touristiques à notre goût.

Deux bivouacs plus loin, ça y’est, on l’aperçoit ! C’est le mont Fuji ! C’est magnifique et on est tous les deux un peu émus. Le temps est clair et on se rend compte de la beauté de cette mythique montagne Japonaise. On a encore plus de 40 km mais on voit très nettement ce cône parfait que l’on a hâte de voir de plus près ! On trouve un parc pour camper avec vue sur la montagne et le lendemain on est au pied de la montée du plateau qui doit nous amener à Kawaguchi-ko, une ville au pied du Mont Fuji.

Le dernier bivouac avant la montée fait sans doute partie des plus foireux du voyage…On trouve un grand parc avec plein de terrains de sport et on se dit que c’est parfait pour passer la nuit ! Mais la météo annonce de la pluie…On se met donc en quête d’un abri pour se réveiller bien au sec et on finira par poser la tente sous un escalier de stade ultra glauque.


Le lendemain la montée nous chauffera bien les cuisses et on aura à peine la récompense de la vue en arrivant en haut tant le temps est couvert…Mais on a prévu de passer plusieurs jours à Kawaguichi-ko où Flore doit nous rejoindre. On profite donc de la ville et comme à notre habitude, on trouve un super parc en pleine ville et au bord du lac pour planter la tente. Le lendemain il fait beau et on part en vélo faire le tour des petits lacs alentours. Les couleurs d’automnes sont toujours aussi belles et les vues sur le Fuji sont incroyables on est vraiment content d’être passés par ici ! Le soir on retrouve Flore (<3), l’occasion de fêter les retrouvailles dans un petit Izakaya!

On profite d’une journée pour flâner sur les berges du lac et visiter la petite brasserie de saké de kawaguchi-ko où l’on en apprendra pas mal sur les différents types de saké et la manière de les préparer super intéressant ! On repartira un peu pompette après la dégustation et les bras chargés de bouteilles !

Le lendemain on s’engage dans la rando la plus foireuse du monde ! On a tout simplement pas vu le chemin et on est parti en plein à travers la forêt ! La montée est rude et tellement raide qu'on fini par grimper à 4 pattes, impossible de faire demitour! Heureusement on fini par retrouver le chemin et surtout arrivé en haut on découvre une superbe vue sur le lac et le mont fuji. On se pose pour un pique-nique face à la vue avant de redescendre par le chemin « normal » qui s’avère également escarpé et on constatera l’absence de balisage du début de la rando…Ils ne sont pas parfait ces Japonais !


Le départ de Kawaguichi-ko pour prendre la direction de Tokyo sera l’occasion d’un dernier bivouac splendide avec la vue sur le mont Fuji…on ne se sera pas lassé de le voir sous tous les angles pendant ces 4 jours…vraiment incroyable ! Une belle descente sous le soleil nous fait vite rejoindre la plaine de tokyo, on a presque chaud, la température est encore agréable en ce mois de décembre !

On aura le droit à un bivouac improbable dans un petit parc avec un concours d’illuminations ! Dauphins, cerf et autres sculptures illuminées feront leur spectacle pendant que l’on installera le campement et on préparera le repas.

On avait des craintes sur l’arrivée à Tokyo mais finalement ça va ! La ville se densifie au fur et à mesure sans être étouffante ou compliquée à vélo. On a un jour d’avance sur notre réservation de Airbnb donc va falloir camper dans Tokyo ! On trouve un petit parc en bordure du centre-ville à a peine 5km du centre où l’on s’installe. Personne ne nous dit rien, et on ne sera pas dérangé à part par un chat, intrigué, qui viendra piétiner les feuilles mortes autour de la tente.


Le lendemain après avoir déjeuné avec Christophe, un Warmshower de Tokyo qui bosse à l’aéroport et nous donne quelques conseils sur Tokyo et les aéroports, on part à la recherche de cartons pour les vélos. On les sauvera de justesse, des mains de l’éboueur en train de les emmener dans son camion.

Les quatre jours à Tokyo seront un peu mitigés…on est un peu stressé par l’avion du retour et on réfléchit à comment emmener les vélos à l’aéroport. On a un peu la flemme de se mêler à la foule et de vraiment visiter. Du coup on passera du temps à flâner dans les gros quartiers de Tokyo, Shibuya, Shinjuku, les grands parcs. On verra la vue panoramique depuis la tour de la mairie de Tokyo et puis on profitera des restaurants et bars de la grosse ville.


Le dernier jour, Flore reprend son avion dans la soirée et on termine les bagages. On a finalement décidé de faire les 20 km qui nous séparent de l’aéroport à vélo, avec les cartons fixés sur le porte bagages. Le lendemain, à 4h30, c’est Cécile qui s’en charge, Edouard récupère une partie de ses bagages et essaie de la guider, avec ses 2 m de large. 1h pour faire les vingt km dans la ville endormie et nous voilà devant les portes de l’aéroport d’Haneda. Et là, branlebas de combat, faut tout démonter et caler dans les cartons. On ne s’en sort plutôt pas mal mais on galère pendant 20 minutes sur une pédale de Cécile, un peu grippée, que notre petite clef à molette arrive finalement à desserrer. Après avoir emballé les sacoches dans le film magique que l’on voit dans tous les aeroports et qui a certainement été pensé à l’origine pour aider les cyclistes ! On laisse les bagages et vélos à l’enregistrement et on court rejoindre la porte d’embarquement que l’on passera 10 minutes avant la fermeture...